dimanche 20 septembre 2015

Château Angélus: Les projets d'Hubert de Bouärd


Hubert de Bouärd n'en est pas à son premier coup médiatique, mais il a décidé cette fois ci de frapper fort. En effet, il vient d'annoncer au cours d'un diner de gala offert à la presse à l'ambassade française à Pékin son dernier projet: la naissance d'une nouvelle cuvée au sein du grandiose Château Angélus.

Ce projet est l'aboutissement d'une vie et "de milliers de bouteilles dégustées" dans l'optique de déceler les vins d'avenir à Bordeaux. "En adéquation avec nos contraintes climatiques, marquées par le réchauffement brutal des dix prochaines années, et avec la volonté de coller aux attentes de nos clients les plus réguliers, nous avons établi un programme de plantation 2016-2018 qui sera la base de la création de notre nouvelle cuvée." Pour créer ces parcelles, Hubert de Bouärd s'est entouré des plus grands spécialistes de l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique, ndlr)  qui ont sélectionné les cépages qui "seront le fer de lance de l'entrée d'Angélus sur son nouveau marché: des jeunes urbains actifs, créateurs de start-up, tendance CSP +, tatoués mais nous avons décliné la cible à barbe" témoigne sa fille Stéphanie, avant d'ajouter , dans un chinois parfait: "sin zou koulaï zou hakaï": ce qui est l'équivalent ici  de notre proverbe populaire "On attache pas les chiens avec les saucisses".

Du Grolleau à St Emilion

C'est papi René comme l'appelle tendrement Hubert qui finalement trouvera l'adéquation parfaite Terroir-Climat-Cible: "Je buvais toujours un petit grolleau quand j'avais soif, et je me suis dit que ça pourrait convenir" nous explique t'il. Il explique alors sa théorie à son patron Monsieur de Bouärd: "Si il fait plus chaud, les gens vont plus boire pour se désaltérer, il faudrait qu'on fasse du 11 monsieur de Bouärd que j'lui dit." Cette brève mais très sensée réflexion a "fait tilt" comme nous l'explique Hubert: "Quand papi René ma soumis sa proposition, j'ai tout de suite compris qu'on tenait là un vrai projet , au coeur de notre métier, un projet qui est l'aboutissement de 15 ans de recherches agronomiques."

De nouvelles méthodes culturales, et une nouvelle vinification.

Le Grolleau sera planté sur les mêmes terroirs que les vignes historiques, dans la plaine sableuse  sur le coteau calcaire, mais sur des bases complètement différentes: "nous allons repenser notre viticulture, et planter à 2000 pieds/ha, sur des vignes hautes, afin de favoriser la biodiversité et l'épanouissement racinaire de chaque pied de vigne". Les raisins seront vinifiés en grappe entière, dans des gardes vins en fibre ouvert, afin de renforcer le côté originel et unique de ces futurs raisins à succès. Hubert a aussi prévu de "les vinifier en nature, pour avoir un jus qui coule tout seul, un pif qui rince, avec peu de watt" nous dit il en s'appropriant déjà les codes de ses futurs clients.

Une étiquette cassant les codes

Pour cette nouvelle cuvée, Hubert veut casser les codes et a déjà pensé au nom de cette nouvelle étiquette. Rien n'est définitif mais Hubert penche aujourd'hui pour "Fuck Zaza". Si le nom de cette cuvée m'a été dévoilé en privé, nul doute que l'aristocratie pékinoise n'en n'aurait pas saisi le sens , qui est à mettre en parallèle avec les récents démêlés judiciaires qu'il a eu avec la fougueuse Isabelle Saporta et son "Vino business".

Propos receuilli par Marc Hélalie pour la Revue des Gros Vins de France

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire